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Quand sort la recluse, Fred Vargas (chronique)

Quand sort la recluse est un polar de Fred Vargas. Paru en 2017 aux éditions Flammarion, il fait partie de la saga policière Adamsberg. Commandez-le sur ce lien.

Quand sort la recluse, la suite des aventures d’Adamsberg, était attendu, très attendu. Et je commençais à désespérer, à trouver le temps long. Quel bonheur du coup de renouer avec Jean-Baptiste Adamsberg, le flic qui avait peur de devenir flic ! Pour ceux qui découvriraient les romans de Vargas, Adamsberg est commissaire à la Brigade criminelle de Paris. Ayant démêlé bien des affaires complexes, il s’est ainsi taillé une sacrée réputation. Mais ses méthodes ne sont pas des plus orthodoxes. Pour résoudre un crime, Adamsberg marche, marque parfois un mot ou deux dans son carnet, perdu dans ses brumes. Il ne fait pas flic et ne veut pas le devenir.

Et nous le retrouvons donc, ce cher pelleteur de nuages, toujours plus brumeux, toujours plus évaporé, revenu d’Islande contre son gré pour résoudre une affaire sur laquelle toute la brigade bloque. Comme à son habitude, Vargas introduit dès le début des énigmes annexes, résolues avec brio par le commissaire. En parallèle, une histoire lui vient aux oreilles : celle de morts par morsure de recluse. Et là où personne ne voit crime, lui pressent une sombre trame derrière ces décès. Le voilà qui enquête, quitte à se mettre sa brigade à dos, et surtout son adjoint et vieil ami Danglard, de plus en plus vindicatif.

Ne comptez pas sur moi pour spoiler l’énigme ! Je vous dirai seulement qu’une fois de plus, Vargas a réussi son coup : l’intrigue est passionnante et originale, Adamsberg toujours plus seul et plus brumeux, Danglard s’assombrit et on commence à craindre pour cette relation de longue date. Le duo Danglard/Adamsberg, s’il ne s’effrite pas encore, révèle tout du moins des tensions de plus en plus vives et une désapprobation de plus en plus affichée. Quant aux autres personnages, ils sont toujours perchés. Dans cette brigade improbable, l’une fait des réserves de nourriture, un autre s’endort régulièrement, un autre encore garde une murène dans son bureau et chacun nourrit et protège un couple d’oiseaux. Adamsberg s’interroge : a-t-il bien fait de laisser ses collègues vivre au gré de leurs fantaisies ? En revanche, un personnage brille par son absence : mais où est donc Camille, le grand amour du commissaire ?

Bref, l’histoire fonctionne, on lit en continu, sans reprendre son souffle, jusqu’à une heure tardive. On ne quitte le roman qu’avec force regrets et on prend du retard sur les autres chroniques car, forcément, on se replonge dans les Vargas précédents avec délice. Qu’il est difficile de quitter ces personnages fantastiques !

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